Rékréart est la quintessence, la communion des résonances intérieures et extérieures qui
m’anime au plus haut point dans la création artistique et le partage vivant qu’elle permet.
Dans ma pratique quotidienne je suis essentiellement seul dans la création.
Le fruit qui en découle prend place sur un mur, un sol, un espace réel ou virtuel.
Enfin, l’oeuvre poursuit son chemin par les résonances de celles et ceux qui la contemplent.
Rékréart est la fusion de ce processus créateur/espace/spectateur.
Les trois transmutent en un seul, rendant l’ensemble indissociable.
Cette performance est née de mon désir profond de partager le voyage artistique
dans sa globalité au delà du résultat de sa destination finale.
J’ai très souvent entendu lors d’expositions ou de visites dans mon atelier, des personnes se
disant incapables de dessiner, peindre... et en avouant plus ou moins le regret...
Entendons nous bien, s’il faut le génie de Léonard de Vinci pour s’autoriser à créer,
la plupart des artistes et moi le premier devrions raccrocher les pinceaux.
Si la création artistique n’est qu’un outil pour flatter l’égo de l’artiste autant qu’il frustre le spectateur,
il devient urgent de sortir de chez soi, d’ouvrir les yeux avec attention et de prendre conscience que le monde par la nature n’a pas besoin de l’art pour vibrer de beauté.
A mon sens, la création artistique trouve sa légitimité dans l’attention qu’elle suscite et invite à composer,
que l’on en soit à l’initiative ou le simple passant qui est interpelé par l’oeuvre.
Celui ou celle qui vibre devant une oeuvre, la crée tout autant avec son ressenti que
celui ou celle qui en a accouché...
Et ce qu’il y a de génial, en dehors des histoires et des commentaires convenus, c’est qu’une oeuvre, comme toute chose, ne provoquera jamais la même résonance pour deux personnes dans le monde.
Tous les savoirs ne nous garantissent pas d’appréhender avec le coeur ce qui se présente.
Par contre, si l’on ouvre son coeur, ressentir devient un droit et même un devoir
par delà le préjugé de nos prédispositions.
Celui qui connait le nom d’une fleur ou son origine n’est pas plus disposé à en jouir du parfum.
N’en déplaise à ceux qui brillent par leur savoir et pour qui j’ai la plus grande compassion.
L’art est donc un moyen, un outil parmi tant d’autres, permettant à
celui qui le cultive autant qu’à celui qui en savoure le fruit,
d’avoir l’occasion d’ouvrir son coeur et ainsi de se connecter à l’essentiel, vibratoire et vivant.